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La révolte des passagers d'un vol Corsair

Un Boeing 747-400 de la compagnie Corsair à destination de Paris a fait demi-tour au départ de Pointe-à-Pitre dans la nuit de samedi à dimanche pour un problème technique. 42 passagers ont refusé de remonter à bord lorsqu'il a repris l'air, quelques heures plus tard.
La série noire de cet été dans les transports aériens a laissé des traces dans les esprits. Quarante-deux passagers d'un avion Boeing 747-400 de la compagnie française Corsair à destination de Paris, ont refusé de remonter dans l'appareil après que ce dernier a fait demi-tour au départ de Pointe-à-Pitre dans la nuit de samedi à dimanche. Dans son compte-rendu de l'incident, la compagnie s'est efforcée de dédramatiser : prévu samedi au départ de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, à 19 heures, heure locale, l'avion a d'abord été retardé sur la piste en raison d'une "panne de tapis roulant à bagages", a précisé un porte-parole de Corsair. Puis, après son décollage à 21H42 heure locale, il a fait demi-tour en raison d'un "problème technique sur une jauge d'essence, qui ne communiquait pas les informations correctement", a ajouté le porte-parole. "Après vérification", il a enfin redécollé à 5H26 avec 541 passagers à bord.

Mais selon les services aéroportuaires de secours, loin de ce communiqué rassurant, la plupart des passagers de l'avion de Corsair étaient saisis par la panique lors de leur retour imprévu à Pointe-à-Pitre. Lors de son retour après un peu plus d'une heure de vol, les réservoirs de l'avion avaient été entièrement vidés de leur carburant avant l'atterrissage à Pointe-à-Pitre, où un dispositif de secours avait été mis en place. "Nous avons eu à intervenir pour une crise de tétanie et plusieurs malaises" a indiqué dimanche un responsable des pompiers de l'aéroport. Selon lui, "les gens ont peur et s'affolent à la suite des crashs de ces derniers jours".

La compagnie accusée de pressions sur les passagers

L'un des quarante-deux passagers qui ont refusé d'embarquer malgré les vérifications effectuées sur l'appareil témoigne : "l'atterrissage a été assez violent et des pressions ont ensuite été exercées sur les passagers pour qu'ils remontent à bord", affirme Dorothée Degenève, qui voyageait avec son bébé de 18 mois. Mme Degenève, qui s'exprimait dimanche sur RFO Radio-Guadeloupe, a affirmé que le personnel au sol de Corsair leur avait indiqué que les passagers qui ne reprendraient pas l'avion "ne pourraient pas prendre un autre vol avant 10 jours, qu'ils ne bénéficieront d'aucune indemnisation ni d'attestation pour leurs employeurs".

"Cela aurait été de l'inconscience que de remonter dans cet avion, qui a été accueilli par quatre camions de pompiers et des ambulances" a affirmé la passagère de l'avion de Corsair. La compagnie a indiqué dimanche qu'elle avait pris en charge ces 42 passagers en précisant qu'ils pourront, "à titre commercial" repartir vers Paris lors d'un "vol ultérieur".

Photo d'ouverture : le vol Corsair bloqué à l'aéroport de Pointe-à-Pitre dans la nuit de samedi à dimanche - DR